L’obésité, facteur de discrimination face à l’emploi, vrai ou faux ?


Société / mercredi, novembre 18th, 2015

ÊTRE TROP GROS PEUT-IL EMPÊCHER DE TROUVER UN TRAVAIL EN FRANCE ?

Au-delà de la question des raisons qui poussent quelqu’un à être plus gros que la moyenne vient celle de sa liberté d’être ce qu’il est, en vivant parmi ses concitoyens. Les préjugés ont pourtant la peau dure pour les obèses, et la difficulté à décrocher un travail est décourageante. S’agit-il au final d’une vraie discrimination ou se peut-il qu’il y ait un fond de vérité dans le choix des responsables des ressources humaines à nous empêcher d’accéder à l’emploi ?

Des études sociétales qui montrent la discrimination des obèses

Ça n’est pas une illusion. La majorité des études sociologiques qui interrogent la place du corps gros dans notre société en arrivent à la conclusion que la discrimination est omniprésente. Peretti-Watel et Moatti (2009) vont jusqu’à annoncer que, selon leurs études, « sur le marché de l’emploi, un chômeur en surpoids est aussi pénalisé qu’un immigré. » Cela va plus loin encore, car Janssens (2011) met en évidence une différence de salaire, de possibilité d’évolution de carrière, de licenciement abusif ou de harcèlement moral entre les gens normaux et les gens obèses.

Des préjugés qui nuisent à l’accès à l’emploi pour les obèses

Travailler lentement, trop peu, faire preuve de paresse, être bête, manger tout le temps, ne pas pouvoir supporter le stress, être incapable de prendre des responsabilités. On connaît bien la liste des préjugés, puisqu’il faut s’en défendre à chaque instant dans le milieu professionnel : nos efforts ne sont plus reconnus, et les seules choses qu’on entendra seront les reproches inquiets de nos responsables, de ne pas travailler assez, nous voyant définitivement comme un mauvais élément de leur équipe. C’est décourageant et injuste.
Le problème, cependant, se trouve aujourd’hui ailleurs. À force de chercher à recruter les meilleurs candidats, ils en viennent à utiliser le corps comme critère unique, et lorsque l’université de Melbourne a voulu mesurer le jugement et la discrimination (O’Brien, Latner, Ebneter & Hunter, 2013), ils en ont profité pour juger de l’importance que l’apparence avait pour les décideurs, en leur demandant de noter la leur, simplement. Plus la note était haute, plus ils pensaient que leur apparence personnelle était importante, et plus ils discriminaient les candidats sur leur propre apparence.

Tout n’est au final qu’affaire de cliché et de préjugé. Notre corps ne nous permet pas de courir, de nous presser, mais le travail sera fait, comme par n’importe qui d’autre. Nous ne nous goinfrerons pas sur notre lieu de travail, nous pouvons diriger des équipes entières si nous nous en jugeons capables, mais comment le leur faire comprendre ?
Le changement de mentalité doit être profond. Alors qu’aux USA, la révolte s’organise, que ce soit à travers des associations, des manifestations, la justice, la télévision ou la presse, les gros s’affichent comme des gens efficaces et égaux aux autres travailleurs, au minimum. Mais devrons-nous toujours prouver notre bonne foi et nous battre pour être reconnus pour ce que nous sommes, et juste ce que nous sommes ? Gardez vos préjugés, messieurs les décideurs, ils ne servent à rien si ce n’est à nous rendent la vie plus pénible.

Ces métiers qu’on ne peut pas exercer

Y a t’il des métiers que nous ne sommes pas capables d’exercer à cause de notre surpoids ? Ou est-ce encore un préjugé ?

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