Les gens en surpoids sont trop souvent victimes d’insultes


Société / mercredi, novembre 18th, 2015

L’INJURE FACILE DES « NORMAUX » ATTEINT LES PHYSIQUES HORS NORME

On les dit susceptibles, gourmands, voire goinfres, on insulte leur physique, comme si c’était une conséquence de leur caractère. On les injurie. Les personnes en surpoids souffrent de ne pas s’aimer et ont l’impression que personne ne les apprécie. Atteint par des quolibets, ils sont victimes de préjugés hors-normes dont la gentillesse et le simple bon sens devraient les protéger. Pourquoi tant de haine alors ?

Des insultes pour rappeler qu’il n’y a pas de victime de surpoids

Le racisme antigros fait partie de cette collection de haines dans laquelle on retrouve les petites et les grandes tailles, les religions, les couleurs de peau ou la sexualité. On va résumer l’ensemble sous le simple terme « différent ». Et parmi toutes ces différences, le surpoids est le seul qui donne l’impression d’être un choix personnel, dont les gens pourraient se débarrasser avec un simple effort. Les injures portent alors non sur notre physique, mais sur notre supposée lâcheté à rester gros, qui autorise à l’humiliation. Moche, volumineux, glouton et qui coûte cher à la sécu, voilà ce qui traverse la pensée des furieux qui se sentent comme agressés par la simple présence d’un autre être plus bedonnant qu’eux. « Et moi, est-ce que je me laisse aller ? », pourraient-ils crier avec plus d’honnêteté. C’est oublier qu’une enquête du Southern Medical Journal a montré que neuf obèses sur dix préféreraient être aveugle, muet ou amputé d’une jambe que de rester gros. Alors non, personne n’est lâche ici, et peu de gens ont réellement le choix, au final, du tour de leur taille.

Les remarques désobligeantes à l’encontre des gens en surpoids

Après la haine, la fausse gentillesse. Oh, ils ne sont pas méchants, juste extrêmement maladroits, ce qui révèle parfois le fond de leur pensée. « Pour quand est prévu votre accouchement ? », un grand classique ouvrant à une scène d’excuses aussi gênante pour l’un que pour l’autre.
« T’as déjà essayé de faire un régime ? ». Oui, une trentaine de fois, et toi ?
« Il n’y a pas que l’apparence qui compte pour moi ». C’est une bonne nouvelle, j’imagine que ça veut dire que malgré ma laideur, je te plais un peu ?
« Sais-tu combien de calories il y a dans cet aliment ? ». Oui, merci de me rappeler que tu me regardes et me juges au lieu de me faire un peu oublier mon corps.
En un mot comme en mille, laissez-nous respirer. Demandez-vous s’il y a vraiment un problème avant de nous imposer votre gentillesse qui ne reflète finalement que vos propres peurs.

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